Portraits de tatoueur

Portrait de Manu Farrarons

Rédigé par Tattoocontact

Quel est ton nom d’artiste ?
Manu Farrarons

Pourrais-tu te présenter rapidement ?
Je vis de ma passion depuis 29 ans. J’ai commencé à tatouer professionnellement à Tahiti en 1991, puis en 2015 j’ai décidé de m’installer à Los Angeles. J’y ai depuis monté mon studio Mana’o Tattoo LA. Je suis principalement spécialisé en freehand polynésien, mais j’aime cependant aborder le style japonais en noir et gris et le mixer parfois avec les motifs des îles.

Comment es-tu devenu tatoueur ?
Je suis à la base fils de tatoueur. J’ai commencé à tatouer mes potes en hand poke quand j’avais 15 ans. Après le Bac, j’ai tout de suite voulu commencer mon apprentissage mais mes parents m’ont poussé à continuer mes études. Je suis donc devenu instituteur, un métier qui m’a beaucoup plu, mais l’appel de l’encre ne m’a jamais quitté. En 1991 j’ai rejoint mon père pour l’aider dans son shop durant mes temps libres, puis lorsqu’il a pris sa retraite, je lui ai racheté son studio et j’ai démissionné de l’Éducation Nationale pour me consacrer uniquement au tatouage.

Qu’est ce qui t’a plu dans cette profession ?
J’aime les motifs polynésiens! c’est la culture dans laquelle j’ai grandi. Je les ai étudié sérieusement pour ne pas faire n’importe quoi et pouvoir raconter l’histoire des gens sur leur peau. Le tatouage c’est d’abord la liberté, c’est un mode de vie unique. C’est presque un luxe de pouvoir vivre de sa passion. C’est aussi un métier de rencontres et d’échange. J’ai formé et transmis mon savoir à une quinzaine de jeunes artistes qui sont aujourd’hui des tatoueurs confirmés et connus. Aujourd’hui j’apprends le métier à mon fils qui est venu me rejoindre à LA.

C’était quoi ton premier tatouage ?
C’était un Enata (symbole marquisien de l’homme) sur l’épaule d’un pote quand j’avais 15 ans. On l’avait fait à l’arrache, en hand poke avec des aiguilles à coudre ficelées sur une allumette et de l’encre de Chine. Haha, bon souvenir.

Quel style de tatouage pratiques-tu ?
Le Polynésien en général, mais plus particulièrement le style Tahitien. J’ai moi même créé plusieurs styles durant ma carrière, notamment le style tahitien féminin fin et fluide, qui est aujourd’hui copié partout dans le monde. D’ailleurs j’en profite pour signaler que c’est stupide de copier un tatouage polynésien car chaque tatouage est d’abord unique, toujours chargé de sens avec des motifs qui se rapportent uniquement à la personne qui le porte. J’ai vue des copies intégrales de mes tattoos sur des gens qui se retrouvent avec, par exemple, la représentation de la famille de celui qui porte le tatouage original. Il y a un gros manque de connaissances dans la profession concernant le tatouage polynésien. Ça frise souvent le manque de respect pour la culture, les autres tatoueurs et les tatoués.

Où puises tu tes inspirations, tes influences ?
La nature sous toutes ses formes me parle et m’inspire énormément. Je regarde peu le travail des autres car je ne souhaite pas être inconsciemment influencé par leurs styles. Je fais évoluer mes styles personnels au fil du temps et grâce aux demandes changeantes de mes clients, selon les générations qui défilent sous mes aiguilles.

Quel est selon toi ton plus beau tatouage ou celui dont tu es le plus fier ? Peux-tu nous expliquer pourquoi ?
La seule et unique fierté que j’éprouve par mon travail est le sourire de mes clients lorsqu’ils découvrent dans le miroir leur tatouage fini. Il n’y a que cela qui m’importe, rendre heureux les gens qui viennent me voir.

Tu as déjà eu des demandes improbables que tu as refusées ? Si oui pourrais-tu nous raconter ?
Oui, j’ai certains principes. Par exemple, je ne tatoue pas les jeunes sur les mains ou le visage parce que leur rappeur préféré du moment en a là… Je ne copie aucun tatouage existant non plus. Mais ces demandes restent très rares.


Peux tu nous décrire ton processus de travail avec les clients ?
Je ne travaille qu’avec un seul client par jour. On commence toujours par une discussion durant laquelle il ou elle me fait part de ses souhaits en termes d’emplacement, de style et de taille. Puis on en vient aux significations et à ce que je dois représenter dans le tattoo. Ensuite, avec la participation du client au processus, je dessine le tatouage à main levée sur le corps. Dès qu’il est approuvé, je commence à piquer

Un grand Merci à Manu Farrarons qui a accepté de répondre à nos questions, si vous souhaitez découvrir ses réalisations et effectuer une demande de rdv c’est ici que ça se passe :


A Propos de l'auteur

Tattoocontact

Tattoocontact est un annuaire et un magazine spécialisé dans le monde du tatouage.

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