Portraits de tatoueur

Portrait de Le pin’s

Rédigé par Tattoocontact

Quel est ton nom d’artiste ?
Le pin’s


Où exerces-tu ta profession de tatoueuse et dans quel studio ?
Je suis tatoueuse et gérante avec Flo Zion de –L’âge d’Encre Tattoo Shop– au 27, Boulevard de Strasbourg à Montpellier.

Comment es-tu devenu tatoueuse ?
Je dessine depuis que je tiens un crayon, c’était un exutoire enfant, j’observai le monde avec ma sensibilité et essayai de la transmettre avec le crayon. En grandissant, j’ai gravité dans la musique métal et me suis rapprochée du tattoo. Ce n’est qu’après la naissance de mon fils que j’ai décidé de rependre mes crayons, il y a 8 ans, et me re-dessiner une vie qui me correspondait. J’ai préparé mon book et je suis allée voir le shop Symbolik Art Tattoo, avec Papa Chick et son fils Vivisaurus qui m’ont pris sous leur aile, m’ont appris les ficelles du métier et n’ont fait que conforter mon envie d’évoluer dans le tatouage. J’ai découvert une éthique du métier, une façon thérapeutique d’aborder le tatouage qui ressemblait à l’approche que j’avais, j’ai trouvé une famille. Après trois ans d’apprentissage, j’ai ouvert l’Âge d’encre avec Flo Zion, un nouveau nid où je pouvais éclore.

Qu’est-ce-qui t’a plu dans cette profession ?
L’approche humaine, psychologique, artistique… Tellement d’aspects qui rendent cette profession grisante. Apprendre à capter les images dans la tête des gens afin de les transposer sur leur peau, avec ma sensibilité et la leur, l’approche thérapeutique, marquer sa peau pour mettre en image les cicatrices invisibles de la vie. Participer à des nouveaux départs, accompagner dans des deuils, nous sommes dans l’intimité des gens, de leur histoire et qu’ils nous laissent marquer leur peau à vie est la plus belle des récompenses pour un artiste, les dessins deviennent immortels tout comme les souvenirs que nous encrons. C’est aussi riche humainement qu’artistiquement. Et nous sommes constamment en évolution, en recherche graphique, en remise en question, rien n’est jamais acquis.


C’était quoi le premier tatouage que tu as fait ?
Sur peau humaine, j’ai fait trois petits points sur un gros orteil afin de voir la sensation, les débuts sont stressants, la peur de se louper, de faire mal… Mon premier vrai tatouage était un noeud sur un mollet, sous le regard avisé de papa chick , je lui serai éternellement reconnaissante de m’avoir appris tout ça ?

Quel style de tatouage pratiques-tu ?
J’aime destructurer l’existant, rendre graphique le réalisme, laisser voguer mon imagination en fonction des désirs du client, que ce soit en couleur ou noir et gris, j’aime relever des challenges.

Où puises tu tes inspirations, tes influences ?
J’admire pas mal d’artistes tatoueurs, on peut compter Belly Button qui m’a donné envie de me lancer dans le tatouage , L’oiseau , Ineepine , Charlotte Chadeau, de nombreux artistes et pleins d’autres que j’oublie, des artistes qui me touchent artistiquement. Dans le street Art je peux aussi parler du travail d’Hopare également.


Quel est selon toi ton plus beau tatouage ou celui dont tu es la plus fière ? Peux-tu nous expliquer pourquoi ?
Je dirais le cover d’un tribal que j’ai récemment fait et qui a complètement disparu, j’ai réussi à amener de la finesse et de la transparence en recouvrant un tribal. Techniquement c’est celui dont je suis le plus fière, humainement, quand un client repart avec une larme d’émotion, je me dis que je sais pourquoi je fais le taf.




Tu as déjà eu des demandes improbables que tu as refusées ? Si oui pourrais-tu nous raconter ?
Pas de demandes improbables, j’ai refusé pas mal de projets comme les prénoms des amoureux, les signes de l’infini sur le doigt, des mineurs, des gens indécis qui n’étaient pas prêts, mais rien d’improbable. Mis à part cette homme bourré que j’ai sorti du shop avec une clé de bras et qui voulait un tattoo. En plus d’être bourré il était infernal (pour ma défense). Il ne fallait pas chercher le pin’s, qui s’y frotte, s’y pique.


Tu t’occupes comment pendant le confinement ? (Ton mood, où es-tu, tu fais quoi ?)
J’ai un petit garçon de 7 ans et demi avec moi en mal d’occupations, alors on jardine en terrasse , on fait les devoirs, on regarde des films… J’arrive à me trouver un peu de temps pour dessiner mes projets en attente, j’en ai profité pour reprendre mes pinceaux, faire un peu de piano, de guitare, chanter, cuisiner… Je prends le temps de vivre un peu, ça ne fait pas de mal.

Qu’est-ce-que tu as découvert en restant chez toi ? (Nouvelle occupation, artistes, un talent caché ?)
J’ai appris que l’on pouvait s’intoxiquer à l’essence de térébenthine en faisant de la peinture à l’huile !

J’ai réalisé à quel point le contact avec la nature me manquait, que les soutiens gorges ne sont pas une finalité, ni le make up…

J’ai réalisé que ça faisait beaucoup trop longtemps que je n’avais pas levé le pied.


Un grand merci à l’artiste Le pin’s qui a accepté de répondre à nos questions !

A Propos de l'auteur

Tattoocontact

Tattoocontact est un annuaire et un magazine spécialisé dans le monde du tatouage.

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